Édito du 02 décembre 2022

 ÉDITO  Santé : Lutter contre l’inégalité d’accès aux soins

Notre pays et l’Europe sont confrontés à de nombreux défis : le réchauffement climatique et la nécessaire transition écologique, la crise sociale et politique, le dénuement des services publics, etc. La santé fait partie en France de ces inquiétudes.

L’hôpital est aujourd’hui saturé par la conjonction de l’épidémie de bronchiolite chez les nourrissons, la reprise du Covid et la crainte de la grippe saisonnière. Le chapitre 4 des 650 propositions de la Nupes que notre parti a co-élaboré prévoit de reconstruire un service public hospitalier en réembauchant massivement, en supprimant le numérus clausus, en supprimant la tarification à l’activité…

Se pose aussi la question des déserts médicaux. Notre camarade Guillaume Garot est député de la Mayenne. Son département est le 3e désert médical de France. La situation est telle qu’il a pris l’initiative de présenter une proposition de loi transpartisane conjointement avec un député Horizons du 53, Yannick Favennec. Ils prônent un conventionnement sélectif, c’est à dire que la Securité sociale ne rembourse les soins aux patients que si les médecins s’installent en zone sous dotée. L’installation en zone sur dotée à l’inverse sera soumise à autorisation. Il y a en effet une concentration de praticiens à Paris, en région PACA et Nouvelle Aquitaine au détriment des autres régions. Ce texte devrait venir en débat prochainement.

Autre sujet d’inquiétude : la santé mentale et les difficultés de la psychiatrie publique. Le 28 novembre a lieu une journée d’action des psychiatres publics. Ils dénoncent un sous-effectif permanent de médecins psychiatres et d’infirmiers en psychiatrie. Le constat est sombre. Près de 30% des postes seraient vacants. La spécialité de médecin psychiatre serait peu attractive et délaissée par les étudiants en médecine. Si l’on en croit le livre de Marion Leboyer et de Pierre Michel Llorca : « Psychiatrie l’état d’urgence » publié chez Fayard en 2018, la spécialité est caractérisée par un retard au diagnostic, un retard dans l’accès aux soins, une mauvaise articulation avec les médecins généralistes et une insuffisance de la recherche. La Fondation FondaMental propose d’abord de développer la prévention et ensuite une prise en charge globale de la personne avec notamment des infirmiers chargé du rétablissement en santé mais également de l’insertion sociale et de la coordination de tous les acteurs.

Dominique Raimbourg, Premier secrétaire fédéral