Édito du 27 novembre 2020

  ÉDITO   Le combat sans concession contre les violences conjugales

220 000 : c’est le nombre de femmes victimes de violences conjugales en 2019
146 : c’est le nombre de femmes mortes sous les coups de leur conjoint en 2019.

Ces chiffres sont effrayants et paraissent tellement anachroniques ! Comment aujourd’hui encore peut-on en être là ? Cela semble inconcevable mais c’est la terrible réalité. Une réalité à laquelle il faut bien souvent associer la souffrance des enfants co-victimes de ces violences conjugales. Nous savons que les périodes de confinement que nous connaissons constituent des facteurs propices au renforcement de ces violences intrafamiliales.

Il y a un an, le Grenelle des violences conjugales a suscité beaucoup d’attentes. Mais seule une part des 46 engagements du Gouvernement a été tenue comme le dépôt des plaintes à l’hôpital, le déploiement progressif du dispositif de bracelets anti-rapprochements, le renforcement de l’accueil d’urgence et des places d’hébergement. Cela va dans le bon sens certes mais le compte n’y est pas, cela ne va pas assez vite, manque d’impulsion politique et de moyens. Les bonnes intentions ne sont rien sans les moyens concrets pour les mettre en œuvre.

Cette année, exceptionnellement, notre fédération n’a pas formellement appelé chaque militant·e à participer physiquement aux manifestations ou marches organisées. Dans le contexte de crise sanitaire et de confinement cela ne nous semblait pas responsable. Pour autant la mobilisation de notre fédération et de tou·te·s les socialistes est sans faille. Nous nous sommes associés à la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes à travers les réseaux sociaux, nous le faisons à travers cette infolettre et surtout nous le faisons tout au long de l’année.

Le Parti socialiste porte dans le débat public trois exigences :

  1. La création d’un véritable service public d’aide aux victimes, et non la privatisation et la mise en concurrence des outils d’alerte, comme le 3919.
  2. Un milliard d’euros pour mettre en œuvre la lutte contre les violences faites aux femmes (moins de 400 millions d’euros aujourd’hui) et soutenir les associations qui œuvrent tous les jours pour sauver des vies et soutenir les femmes en difficulté.
  3. La sécurisation de l’accès réel et gratuit à l’IVG avec des droits nouveaux : allongement du délai d’accès à l’IVG, expérimentation de la pratique de l’IVG chirurgicale par les sages-femmes, meilleure prise en compte de la détresse psychosociale des femmes, suppression du mécanisme de double clause de conscience spécifique à l’IVG pour en revenir au droit commun à tout acte médical.

Ensemble, continuons à agir, à mobiliser les pouvoirs publics, à soutenir les acteurs associatifs et à saluer les actions concrètes qui sont menées dans les collectivités dont nous avons la responsabilité comme à Nantes avec Citad’Elles.

Dominique RAIMBOURG, Premier secrétaire fédéral
Olivia Agasse L’HONORÉ, Secrétaire fédérale en charge de l’Égalité