Édito du 10 février 2023
ÉDITO Nous ne battrons pas en retraite !
Alors que la contestation contre le projet de réforme des retraites connaît une forte mobilisation dans la rue depuis maintenant plusieurs semaines, le projet de loi est arrivé lundi à l’Assemblée nationale, où il est désormais débattu.
Les Françaises et les Français ne s’y trompent pas et les enquêtes d’opinion montrent un rejet massif de ce projet de loi. En effet, à rebours de ce que répète le gouvernement, porter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans n’est pas nécessaire pour pérenniser notre régime de retraite. Au contraire, cela viendra précariser davantage celles et ceux qui sont déjà les plus défavorisés par le système actuel :
- les femmes qui bien souvent ont connu des carrières hachées et qui partent à la retraite, en moyenne, non seulement plus tard que les hommes mais aussi avec une retraite inférieure de près de 800€,
- celles et ceux qui ont occupé des métiers pénibles et qui bien souvent se retrouvent à l’écart du marché du travail avant l’âge de départ à la retraite,
- celles et ceux qui ont commencé à travailler les plus jeunes et à qui on demandera de travailler plus que les autres.
Cette réforme, si elle est adoptée, aura des conséquences sociales néfastes : elle plongera davantage de séniors dans une forme de précarité due au chômage, elle viendra réduire les retraites de celles et ceux qui auront été contraints d’arrêter de travailler avant 64 ans, pour des raisons de santé par exemple, et elle viendra accroître les inégalités entre les femmes et les hommes.
Au cours du débat parlementaire, les socialistes proposeront un projet alternatif permettant d’apporter des sources nouvelles de financement en venant corriger les inégalités du système actuel. Notre fédération sera pleinement mobilisée pour soutenir et accompagner le mouvement syndical et pour faire connaître notre contre-projet. C’est notamment le sens du meeting unitaire qui aura lieu à Nantes le 25 février, avec la participation de Boris Vallaud.