Édito du 10 décembre 2021

 ÉDITO   Pour une primaire à gauche

Anne Hidalgo a pris acte de la faiblesse de l’ensemble des candidat·e·s de gauche, tous partis confondus. Aucun·e d’entre eux ne réussit à faire décoller les intentions de vote mesurées dans les sondages. Aucun·e ne passe la barre des 10 %. Aucun·e ne paraît en mesure de rassembler, ni de populariser dans l’opinion des thèmes d’égalité, de justice sociale, de transition écologique. Aucun·e ne paraît en mesure d’harmoniser la défense des plus précaires et la lutte contre le réchauffement climatique.

Bien plus grave, sous l’impulsion d’Éric Zemmour, relayés par une partie de la droite classique, les thèmes de l’insécurité et de l’envahissement de notre pays par les étrangers s’imposent dans le débat. Le risque est simple et terrible : que le débat présidentiel ne se résume qu’à un débat entre la droite Macron, la droite Pécresse et l’extrême droite Le Pen/Zemmour écartant durablement la gauche.

Il était temps de réagir et un électrochoc s’ imposait. Anne Hildago a eu le courage de prendre l’initiative. Avec responsabilité, elle propose de participer avec les candidat·e·s de gauche à une primaire ouverte aux citoyen·ne·s. C’est le seul moyen d’en finir avec cette division mortifère de notre camp.

Aujourd’hui, enfermés qu’ils sont dans leur logique d’appareil, les autres candidats ont refusé. Mais cette proposition, qui répond à l’attente de nombre de nos concitoyen·ne·s et de nombre de nos électrices et électeurs va faire son chemin. Demain, la pression citoyenne sera forte sur les candidat·e·s qui restent scotché·e·s à moins de 10 % d’intentions de vote.
Si la primaire se fait, la gauche peut se réunir autour du gagnant ou de la gagnante. Cette primaire pourra faire naître une dynamique, un espoir qui peut-être nous permettra de figurer au deuxième tour, voire de battre le président de la république sortant.

Si la primaire ne se fait pas, notre candidate continuera sa campagne. Elle saura rappeler à toutes et tous qu’elle est la candidate qui aura tout fait pour favoriser l’union.

Dominique Raimbourg, Premier secrétaire fédéral.