Édito du 09 décembre 2022
ÉDITO Macron improvise l’annonce de 10 RER métropolitains. Mauvaise méthode mais bonne idée ?
L’annonce par le président de la République de la mise en place d’un RER dans 10 métropoles est surprenante dans la forme et intéressante sur le fond.
Elle est surprenante car elle n’a fait l’objet d’aucune discussion avec qui que ce soit. Le ministre des transports ne paraît pas même avoir été associé. Il ne semble pas non plus qu’il y ait eu une quelconque concertation avec les associations d’élu·e·s représentant les métropoles. Nous sommes toujours en présence de la concentration des pouvoirs entre les mains du président. Cette dérive des institutions de la Ve République est poussée à un point extrême par l’actuel locataire de l’Elysée.
Par ailleurs cette annonce est contestable car rien n’est précisé sur la méthode pour avancer. Il n’y a pas plus d’idées sur le financement de ces projets qui sont à la fois très intéressants mais aussi très chers. Ils sont en effet coûteux pour la construction des gares, la pose des rails, l’achat de matériel mais également pour les faire fonctionner au quotidien.
En matière de transport, la métropole nantaise est parmi les agglomérations exemplaires. Le réseau de la Semitan est performant. En 2021 il a offert 115,9 millions de voyages dont 51% en tramway, 9% en busway et 40 % dans les bus et les navibus, même si le réseau subit toujours les effets de l’épidémie de Covid et n’a pas encore retrouvé sa fréquentation de 2019.
De plus, Nantes Métropole se projette dans l’avenir. Est envisagée la création de trois nouvelles lignes de tramway. Serait ainsi assurée la desserte du futur CHU en évitant le passage par Commerce et en permettant des liaisons directes d’une ville périphérique à une autre.
La difficulté est que la Métropole et sa société de transport n’interviennent que sur leur territoire. Or, il faut des liaisons avec le reste du département en complément des cars de La Région (Aléop) et des trains existants. C’est pourquoi l’idée de RER est intéressante.
La réflexion sur le sujet est ancienne et parfois connue sous le nom d’étoile ferroviaire. Nous avons en effet la chance de disposer d’ores et déjà d’une étoile à cinq branches : Pornic – Saint-Gilles, Clisson, Varades-Ancenis, Châteaubriant, Le Croisic – Saint-Nazaire.
La mise en place nécessitera de longues négociations entre les différents financeurs. Dans l’attente, ne serait-il pas possible de négocier une harmonisation des tarifs, d’augmenter les fréquences et de tester quelques branches de cette étoile ? On mesure combien cette question est essentielle dans le développement de nos territoires.