Édito du 24 juin 2022

 ÉDITO   Une gauche qui progresse, un Président désavoué

Dimanche 19 juin s’est achevée une longue séquence électorale. Avant toute autre considération, le niveau record de l’abstention et le nombre de nouveaux élu·e·s RN ne peut que nous inquiéter et nous amener à réfléchir. Comment redonner aux Français·e·s l’envie d’aller voter ? Comment combler ce fossé qui se creuse entre les citoyen·ne·s et leurs représentant·e·s ? Comment proposer un espoir et des solutions aux citoyen·ne·s qui se tournent vers l’extrême droite et expriment ainsi une colère ou un désarroi ?

Pour notre coalition de gauche, au plan national, les résultats des Élections législatives sont à saluer. Il y avait 58 député·e·s de gauche en 2017, dont 28 PS. Dimanche soir, il y avait 131 député·e·s de gauche dont 32 PS. La gauche se renforce donc et notre parti fait mieux que maintenir ses positions alors même que notre résultat à l’Élection présidentielle laissait présager le pire voire la disparition de notre groupe à l’Assemblée nationale.

Au-delà des chiffres, le résultat est un désaveu cinglant de la politique menée par Emmanuel Macron pendant cinq ans. Il n’a pas de majorité absolue, loin s’en faut. Fragilisé, le Président de la République est confronté à l’obligation soit de trouver des alliés, soit de passer des accords texte par texte en essayant d’éviter un total blocage institutionnel. C’est dans notre pays une situation inédite. Comme nombre de nos voisins européens, nous devenons un pays où l’on gouverne en passant des accords ou en construisant des coalitions. C’est très loin de la tradition monarchique de la Ve République.

Ce succès de l’union de la gauche est cependant à relativiser. Il n’y a pas eu de forte dynamique de second tour, que ce soit dans le pays ou dans notre département. En France, les duels opposant un·e candidat·e de la NUPES à un·e autre candidat·e, de droite ou du rassemblement national, ne sont gagnés que dans un tiers des cas contre 80% pour les républicains.

Dans notre département la gauche progresse également passant de 0 à 5 député·e·s faisant ainsi largement reculer le poids des élu·e·s LREM. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Je salue chaleureusement les victoires d’Andy Kerbrat (NUPES LFI), Ségolène Amiot (NUPES LFI), Julie Laernoes (NUPES EELV), Jean Claude Raux (NUPES EELV) et Mathias Tavel (NUPES LFI). Je salue tout aussi chaleureusement Nadine Lucas, suppléante (NUPES PS) de Jean-Claude Raux.

Ce qui m’attriste le plus, c’est la défaite de Karim Benbrahim notre candidat PS sur la 1ère circonscription, alors qu’il avait viré en tête au premier tour. Les réserves de voix à droite se sont reportées largement sur le candidat Ensemble. Durant cette campagne Karim a su créer une belle dynamique collective et porter avec force les couleurs et les valeurs de notre parti. Un grand merci à lui et à son équipe de campagne.

Reste maintenant à faire vivre notre accord et nos 650 propositions au sein de nos groupes respectifs à l’Assemblée nationale, dans le respect de nos propres identités. Localement, le Conseil fédéral du 20 juin m’a mandaté pour prendre contact avec nos partenaires. J’en rendrai compte lors du prochain Bureau fédéral.
Enfin, je veux saluer tous les militant·e·s qui se sont engagé·e·s avec une énergie extraordinaire dans cette campagne des législatives si difficile et inédite. Bravo à toutes et tous.

Dominique RAIMBOURG, Premier secrétaire fédéral.