Édito du 23 septembre 2022
ÉDITO D’hérons dans l’eau…
L’annonce de l’arrêt du projet d’Arbre aux hérons par Johanna Rolland, présidente de Nantes métropole et maire de Nantes, a suscité de nombreuses réactions depuis une semaine. Ce grand projet d’Arbre aux hérons faisait rêver les un·e·s probablement autant qu’il ulcérait les autres. Projet culturel ? Grand manège ? Une chose est sure, le projet ne laissait pas insensible. Imaginé et porté par les créateurs de l’Éléphant et du Carrousel des mondes marins, il avait l’ambition de conforter l’attractivité de Nantes.
Stopper un tel projet n’est pas simple. Quand le chiffrage d’un projet passe de 30 à 52 puis à 80 millions d’euros, comment imaginer que nos responsables de collectivités ne se posent pas sérieusement la question de la poursuite du projet ? C’est donc une décision courageuse et responsable.
Le projet devait être financé pour 2/3 par la collectivité et les partenaires publics et pour 1/3 par les acteurs privés. Dans le contexte actuel des finances locales, était-il raisonnable de le maintenir coûte que coûte sans se soucier du prix ? C’est aussi à la capacité d’un·e élu·e de se réinterroger, d’évaluer en toute connaissance de cause, de ne pas s’entêter mais bien de toujours avoir pour boussole l’intérêt général que l’on reconnaît les grands responsables.
Une question me taraude depuis : la politique culturelle de Nantes se limitait-t-elle au projet d’Arbre aux hérons ? On pourrait finir par se poser ainsi la question tant les réactions de certains, aussi caricaturales que de mauvaise foi, nous invitent à pleurer collectivement sur un glorieux passé culturel qui ne serait plus et dont l’abandon du grand projet d’arbre aux hérons serait l’ultime révélation. Quand je regarde la richesse de la vie culturelle nantaise, son bouillonnement, quand je remarque le projet de Cité des imaginaires et de nouveau musée Jules Verne, je me dis que la culture est bien vivante à Nantes et qu’elle a de beaux jours devant elle !