Édito du 12 novembre 2021
ÉDITO La République, un double combat de chaque instant
Faire la France de demain, c’est d’abord et avant tout être digne de l’héritage de la France de l’Édit de Nantes, des Lumières, de 1905, de la Résistance : l’universalisme, la nation civique, la laïcité, les droits du citoyen, la liberté républicaine, l’égalité — en particulier entre l’homme et la femme — loin de toute assignation identitaire, la mutualisation de nos capacités pour que l’avenir soit décidé par nous et qu’il ne nous soit pas imposé en dehors de notre volonté commune.
Faire la France de demain, c’est ensuite prendre en compte le contexte nouveau dans lequel nous sommes désormais c’est-à-dire celui des interconnexions mondiales sur les plans humain, financier, marchand, intellectuel qui génèrent des insécurités de toutes sortes, mais aussi des opportunités bénéfiques si on sait les domestiquer et s’en servir.
Faire la France de demain, c’est relever les défis qui sont devant nous. Et dans cette optique, le repli sur un passé, fantasmé ou réel, n’est pas une option car le passé, par définition, ne revient jamais : ce constat est vrai tout autant pour le salafisme que pour l’idéologie conservatrice qu’Eric Zemmour incarne. Le repli vers moins de prospérité n’est pas plus convaincant : qui fera consciemment le choix d’un avenir moins confortable pour nos enfants que ce que notre passé et notre présent ont été pour nous. Et enfin se laisser ballotter par les seules lois des marchés n’est pas non plus réaliste s’agissant d’un peuple qui s’est efforcé depuis des siècles de décider pour lui-même de l’avenir qu’il veut se donner.
1er adjoint à la maire de Nantes.