L’année zéro d’un nouveau paysage politique français
#CamPuS22 | « L’année zéro d’un nouveau paysage politique français »
Notre université d’été à Blois revient dans un contexte différent année après année. Et le contexte n’a jamais été aussi différent que cette fois-ci.
L’année dernière, à Blois, nous étions dans les startings blocks en vue d’une séquence électorale de tous les dangers. Après notre échec patent en 2017, il nous fallait redresser la barre en 2022. Nous n’y sommes pas parvenus au premier tour de la présidentielle mais nous avons « sauvé les meubles » aux législatives au travers d’une coalition électorale rassemblant Insoumis, Socialistes, Écologistes et Communistes.
Cette année, à Blois, nous étions donc dans ce qui pourrait être perçu comme l’année zéro d’un nouveau paysage politique français qui va s’écrire progressivement. Paysage marqué par une tripartition inconnue jusque là avec un Rassemblement national plus haut que jamais, quasiment aux portes du pouvoir étant désormais mieux représenté que la droite républicaine. Paysage marqué aussi par la fin de parcours désormais programmée de l’aventure macronienne ouverte en 2017, prolongée en 2022 et programmée pour être close institutionnellement en 2027.
Les militants à Blois étaient nombreux, en particulier de notre fédération de la Loire-Atlantique. Évidemment les présents sont majoritairement acquis à la cause de la coalition des gauches et des écologistes. Peu de voix dissonantes se sont faites entendre. Un constat lucide est posé par la majorité des militants et des leaders présents : si la coalition a permis de sauver les meubles, elle ne peut pas pour autant être considérée comme un succès. Tout reste donc à faire, en partant d’un autre constat lucide et très réaliste : les électeurs ont voulu la coalition d’abord en votant pour celui qui semblait être le plus à même de gagner lors du premier tour de la présidentielle, ensuite en votant significativement pour la coalition au premier tour des législatives.
Tout reste donc à faire pour un Parti socialiste à nouveau ancré à gauche dans l’esprit de l’électorat de la gauche. C’est ce qui fait venir ou revenir des militants qui s’en étaient éloignés. Dans chaque atelier de notre université d’été auquel j’ai pu participer, j’ai entendu des prises de paroles issues de nouveaux adhérents ayant rejoint notre parti dans la foulée de la mise en œuvre de la coalition électorale. On ne peut pas parler d’une vague d’adhésion mais le phénomène est suffisamment sensible pour être souligné.
Il nous restera — tâche immense — dans les mois et années à venir, à faire preuve d’une offre politique solide et visible — nous en sommes loin. Une offre à même non seulement de permettre au parti de rester ancré dans l’électorat de la gauche mais aussi d’être audible pour l’électorat du centre, du centre-gauche, ou indécis qui fait une élection en particulier lorsque le candidat nominalement centriste — Emmanuel Macron — n’est progressivement plus dans le jeu politique. Pour ce faire, il sera nécessaire de ne pas renier artificiellement les convergences avec nos partenaires de la coalition électorale de 2022. Mais il sera aussi nécessaire d’être autonomes et donc de ne pas masquer ou édulcorer les divergences lorsqu’elles existent. Tâche immense donc : immensément ardue mais immensément énergisante pour sûr !
Bassem ASSEH
Porte-parole fédéral.
- « À l’université d’été du PS à Blois, ces nouveaux adhérents motivés par la NUPES » (Huffpost, 28 août 2022)